mercredi 8 mars 2017

Les hanches, ce grenier où on a tendance à accumuler des choses qu’on ne veut plus voir

" Un de mes professeurs aimait utiliser le mot « grenier » pour désigner notre bassin. Un endroit où on a tendance à accumuler des choses qu'on ne veut plus voir, mais qu'on ne veut pas jeter non plus."
"La relation entre état de stress et mobilisation des hanches peut expliquer notre tendance à stocker des émotions réprimées à cet endroit."




Y a-t-il de la tristesse dans vos hanches ?http://3heures48minutes.com/hanches-emotions

" C'est arrivé durant ma formation de professeur. À J+17, exactement.

J'ai sangloté pendant la séance de yoga du matin car je n'arrivais pas maintenir la posture du guerrier. J'ai fondu en larmes quand le vieux grincheux de la maison d'hôtes où je logeais m'a coincée dans l'escalier (mes légumes prenaient trop de place dans le frigo commun à son goût). Mes yeux sont restés humides toutes la journée, toute contrariété était l'occasion parfaite pour pleurer.
Ni le rythme soutenu de la formation de professeur, ni la morosité qui m'accable certains jours précis du mois n'étaient responsables de cet état larmoyant.

Après enquête minutieuse auprès de mes co-yogis, j'appris que certains étaient également touchés par ce mal étrange. Il s'est avéré que le coupable était une séance de yoga de la veille.


Une séance de yoga m'a fait pleurer

Plus précisément, un cours de Yin Yoga de 3 heures consacré à l'ouverture du bassin. Nous avions maintenu des postures pendant plusieurs minutes, l'accent étant mis sur les asanas ouvrant les hanches. Nous l'avons appris par la suite: ce cours devait nous aider à libérer nos blocages émotionnels. Que cachons-nous dans nos hanches pour provoquer un tel état lorsque nous tentons de les assouplir?
D'un point de vue yogique, l'explication paraît simple. Le pelvis correspond au second chakra, nommé Svadhistana.



Svadhistana, ou chakra sacré, est étroitement lié aux émotions et aux désirs. Svadhistana nous permet de ressentir.


Voici peut-être un début d'explication…
Mais d'un point de vue physiologique, comment pourrions-nous stocker nos fardeaux émotionnels dans les hanches?Il faut alors se souvenir que les hanches sont reliées au cerveau par le biais de notre système nerveux périphérique, et que notre cerveau est programmé dès la naissance pour envoyer des signaux rapides et efficaces à cet endroit de notre corps.
La rapidité de cette connexion est en effet garante de notre survie. Si par malheur nous tombions de la table à langer étant bébé, les muscles fléchisseurs des hanches (les psoas, entre autres) doivent pouvoir se contracter puissamment et instantanément pour adopter une position fœtale, genoux vers la poitrine, protégeant ainsi nos organes internes. Et à mesure que nous grandissons, les muscles des hanches sont toujours parmi les premiers mobilisés en cas de danger, que ce soit pour fuir, combattre ou adopter une position de repli.



Les menaces évoluent, les réflexes restent

Cette relation entre état de stress et mobilisation des hanches peut expliquer notre tendance à stocker des émotions réprimées à cet endroit.
 La violence physique n'est peut-être plus la première menace dans notre quotidien, mais les réflexes de protection n'ont pas évolué.
En cas de traumatisme ou de stress, notre réflexe est de contracter les muscles fléchisseurs des hanches, et cela même si la situation ne requiert ni la fuite ni le combat. Le problème, c'est que nous ne décontractons pas.
Nos hanches sont semblables à un bol récoltant les résidus d'énergie que  nous avons mobilisée pour parer à un danger ou à une période prolongée de stress, une énergie « gelée » car elle n'est ni employée, ni relâchée. Un de mes professeurs aimait utiliser le mot « grenier » pour désigner notre bassin. Un endroit où on a tendance à accumuler des choses qu'on ne veut plus voir, mais qu'on ne veut pas jeter non plus.

La solution ? Vider le grenier.
 Voici mes deux postures vide-grenier préférées.

1. Anjaneyasana, la fente avant basse



Commencez dans la posture des mains aux pieds, Uttanasana. Effectuez un grand pas avec le pied gauche vers l'arrière et posez le genou gauche au sol. La jambe avant est pliée, le tibia perpendiculaire au sol. À l'inspiration, levez votre torse à la verticale, les mains posées sur votre cuisse droite. Expirez. Inspirez en levant les bras au-dessus de votre tête. Restez le temps de quelques respirations, puis répétez de l'autre côté.

2. Vrksasana, la posture de l'arbre



Debout, les pieds espacés d'environ 2 poings, bras le long du corps, commencez par porter votre attention sur les orteils. Soulevez-les, écartez-les puis reposez-les au sol. Cela vous permettra d'améliorer votre stabilité. Basculez doucement le poids de votre corps sur votre jambe droite en pliant et levant le genou gauche. Ecartez votre genou vers la gauche, et placez la plante du pied sur le mollet ou la cuisse droite (au grand jamais sur le genou: il n'est pas fait pour subir une pression latérale); le genou gauche se dirige vers le côté, avec une belle ouverture de la hanche. Restez solide sur votre jambe droite, imaginez que vous poussez avec la plante du pied sur la cuisse et que vous tentez de résister avec votre jambe d'appui. Joignez les mains à la poitrine ou levez les bras selon votre envie du moment. Inspirez, grandissez-vous. Expirez, ancrez-vous plus profondément dans le sol.

Ce cours de Yin Yoga fut révélateur: quelque chose se tramait dans mes hanches. Ce cours fut aussi libérateur : ce quelque chose est sorti, sous forme de larmes.

Et vous, avez-vous déjà pleuré pendant ou après un cours de yoga? Comment vous êtes-vous senti par la suite?

Astuces de Yogi,
http://3heures48minutes.com/hanches-emotions



Pour aller plus loin sur la symbolique de la hanche :

TON CORPS DIT AIME-TOI (Lise Bourbeau)
http://francinebeland.e-monsite.com/pages/croissance-personnelle-livres-et-jeux/ton-corps-dit-aime-toi/ton-dit-aime-t-hanche.html

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