Mise en gras par le blog, photos de la forêt de Nébias, été 2016 par Colibri.
Plus que jamais "car dans chaque mot se trouve un oiseau aux ailes repliées, qui attend le souffle du lecteur (Lévinas)"
Lettre d'Octobre,
Forêt de Nébias, 23 octobre 2016
Chers abonnés et amis,
Je vous écris depuis la forêt de Nébias. Cette forêt « magique », une des dernières forêts de méditation et de prière en France. Une forêt où la présence originale du lieu attire des visiteurs curieux et des êtres sensibles.
Ces jours-ci je viens méditer dans la forêt. Je croise très peu de personnes. Je passe des heures avec le vieux chêne qui continue à m’accompagner et me soutenir.
Il y a dans la forêt cette odeur enivrante, caractéristique de l’humidité, de la fermentation de feuilles de résineux, des mousses…Une odeur unique que l’on ne peut mettre en flacon. Un parfum entêtant, enivrant, que l’on découvre dans la forêt après la pluie.
Oh ! S’attarder dans le parfum !
Marcher lentement. Se poser dans les clairières. Accueillir la forêt en soi.
Faisant cela, nous ne sommes plus dans la sensorialité. Le plaisir des sens est dépassé par l’abandon total dans le parfum sublime.
Les oiseaux emplissent l’air de leurs chants et leurs cris. Les insectes volants amènent un fond sonore qui ressemble à un bourdonnement continu.
L’air vibre.
Et ces arbres qui s’élèvent entre les pierres moussues ! Leur présence change pour le promeneur qui s’attarde.
Je laisse les parfums me toucher. Me pénétrer. Je me laisse emporter.
Je suis dans un état second. Un peu comme un rêve. Il n’y a plus de temps. Il n’y a plus d’ailleurs. Il n’y a plus d’avant, ni d’après. Il n’y a que le rêve. L’enracinement et l’ouverture.
La brume s’attarde dans le feuillage des arbres, au dessus de moi.
Dans la clairière, les roches vibrent.
Les mousses vibrent.
Les arbres vibrent.
La terre vibre.
Tout vibre et respire.
Sans que je le recherche, je vibre aussi. Sans résistances, je me mets au diapason.
J’écris depuis cette clairière. Je suis seul humain, et je pense à vous. Les arbres et les roches pensent à vous. Car il n’y a plus de différence de pensée. C’est la forêt qui pense.
Chaque être est pris en compte.
Alors cet écrit, sur mon petit carnet, puis sur l’ordinateur, prolonge ce lien que nous avons choisi. En vous abonnant, d’une certaine façon, vous acceptez que ce lien virtuel se prolonge dans la forêt.
Nous sommes dimanche matin, et la forêt pense à vous.
Si vous le souhaitez, et quand vous le voulez, vous pouvez vous y connecter. Il suffit de s’arrêter quelques instants de marcher ou de travailler. Cela peut se faire n'importe où que vous soyez.
Dans le calme, et quelles que soient vos pensées, vous pouvez imaginer:
« Ce moment est unique.
Ce moment est comme un parfum.
En cet instant, je respire.
En cet instant, je vibre.
En cet instant, je remercie les forêts pour leur présence.
Cela me fait du bien.
Cela fait du bien à tous les êtres.
J’en suis heureux."
C’est simple.
Cela relie à la bonté, à la gratitude, et surtout à la vie.
Même une unique fois.
Savourez.
C’est aussi le message de la forêt.
Stephane Boistard, Lettre d'octobre
www.stephaneboistard.com
A lire au fil du temps ces lettres, on peut dire sans crainte de se tromper que les bourgeons accessibles depuis le site de ce spécialiste de la gemmothérapie (voir la liste) sont cueillis avec respect, amour et conscience.
A lire au fil du temps ces lettres, on peut dire sans crainte de se tromper que les bourgeons accessibles depuis le site de ce spécialiste de la gemmothérapie (voir la liste) sont cueillis avec respect, amour et conscience.
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